Les nouvelles technologies font l’objet aussi bien de discours technophobes que de discours technophiles. L’humanité serait sur le point de connaître soit sa destruction, soit sa transformation transhumaniste. Malgré leur opposition, leur point commun est leur résonance théologique, d’inspiration millénariste. Dominique Lecourt a souligné combien ces discours procèdent par confusion entre technologie et technique, et entre science et technique. Ils reposent également sur l’idée de nature humaine.
A partir des éclairages et des pistes de renouvellement conceptuels de Dominique Lecourt, je propose de sortir de ces visions prophétiques pour demander si les nouvelles technologies appliquées au domaine de la sexualité, considérée comme intrinsèque à la condition humaine, engagent une révolution anthropologique, ou plus modestement des possibilités créatrices de l’être humain, en utilisant notamment les concepts de techniques du corps de Marcel Mauss et de techniques de soi de Michel Foucault.